William finisher de l’Alpsman !
Le 4 juin dernier William a participé à son premier triathlon XXL sur l’Alpsman au départ de St Jorioz au bord du lac d’Annecy. Cousin proche du Norseman, l’arrivée se situe soit au sommet du Semnoz pour les plus rapides soit à St Jorioz pour les autres.
Il est finisher en 17h47 et compte déjà y retourner ! Encore bravo à lui et pour le partage de son expérience de course qui suit :
Le 4 juin dernier, j’ai fini à mon premier triathlon format XXL. J’ai décidé de m’attaquer à l’Alpsman (un Ironman avec 4000m de D+) après avoir vu une vidéo sur internet. C’est d’ailleurs ce triathlon de l’extrême qui m’a fait découvrir la discipline en général. Aussi fou que cela puisse paraître, j’ai toujours cru qu’avec du travail et de la détermination je pouvais y arriver. En réalité, mon principal atout a été l’ignorance. Car si j’avais su que c’était si dur, je ne me serai probablement jamais inscrit. Du moins après quelques années à faire des versions plus petites jusqu’à être prêt. Un peu comme les gens normaux. Cependant, ce défi de taille était une revanche sur mon premier triathlon lorsque j’avais 7 ans où j’ai découvert la piscine pour la première fois et développé ma phobie de l’eau qui m’a suivi jusqu’au saut dans le lac d’Annecy à 5h20. Je n’ai jamais fini ce triathlon car au vélo je suis tombé sur la tête et j’ai fini aux urgences toute l’après-midi.En octobre 2021, je m’inscris et à partir de là j’étais sûr qu’il n’y avait pas de marche arrière possible. J’ai commencé par m’entraîner tout seul pendant plusieurs semaines et je me suis très vite rendu compte de mes lacunes surtout en natation. Je me devais de rejoindre un club si je voulais progresser. C’est tout par hasard que j’ai fait la rencontre d’Arnaud Drouin qui a cru en moi et accepté de me coacher et établir mes plans d’entraînement. Il m’a dit : C’est dur ce que tu essaies de faire. Mais avec un travail sérieux pas de raison que tu n’y arrives pas. Nous étions à 6 mois de la course et j’étais serein sur le temps qu’il me restait.J’étais bien loin d’imaginer ce que voulait dire le mot travail avant les premières semaines d’entraînement. Dès les premières semaines le plan d’entraînement était déjà difficile à réaliser dans sa totalité à cause de contraintes logistiques et organisationnelles : mauvais temps, accès à une piscine, activités professionnelles, fatigue, la nutrition, problèmes personnels, manque de matériel…J’ai très vite compris qu’il fallait m’organiser et laisser peu de place à l’improvisation si je voulais tenir la cadence et respecter les volumes d’entraînement du coach…J’ai essayé de maintenir le rythme aussi longtemps que possible pour réaliser les séances au complet jusqu’à la fin de la préparation. J’ai fait de mon mieux malgré l’adversité.Les quelques jours avant la course, j’ai commencé à sentir l’angoisse monter en moi et surtout l’idée de sauter au milieu du lac me terrifiait. J’avais à peine 800m d’expérience en eau libre et 2 semaines avant la course, j’ai nagé jusqu’à environ 300m de la plage avec un ami pour m’aider à ne pas paniquer le jour J. Chose que je n’ai jamais avoué au club (de peur du ridicule).La veille de la course en allant chercher mon dossard, je fais la rencontre de Bastien Crété (qui a fini 5e des tops finisher) qui me rassure et me donne quelques conseils. A partir de cette conversation je me sentais beaucoup mieux car j’étais tout seul jusque là. Je me rappelle aussi ma première conversation avec Serge du club :C’est toi qui veut faire l’Alpsman ? Oui. C’est toi qui a le T-shirt noir du Norseman ? Oui. Ces courses, c’est 20% d’entraînement et 80% de mental.Le jour J, il est 3h j’ai dormi à peine une heure. J’arrive au parc vélo et procède aux dernières vérifications de mon matériel pour T1 et T2. Je me rappelle des vidéos de YouTube, des conseils des gens que j’ai rencontré tout au long de la préparation et j’observe beaucoup comment font les autres. La tension et le stress sont assez palpables. Moi je me devais de rester focalisé pour me calmer. A 4h30 on embarque sur le bateau et aux alentours de 5h10 les premiers se jettent à l’eau. La pression pour moi est à son comble. Le doute s’installe : qu’est que tu fais là ? un imposteur va se faire démasquer… ils avaient raison c’est trop dur…C’est mon tour. J’ai le même niveau de stress que mon premier saut en parachute. Je saute, j’atterris dans l’eau. Et là la magie opère. Aucune panique. C’est juste magnifique. J’étais reconnaissant d’être là. La corne brume sonne ! La course est lancée. Je me rappelle des conversations avec Irek et les 2 Thierry. Je me dis : trouve ton groupe ! Je zigzague. Je teste respiration 3 temps. Je suis essoufflé. 2 temps côté droit ça va mieux. 2 temps côte gauche c’est la catastrophe. Je perds beaucoup de place. Au bout de 5 mins je me retrouve seul. J’ai beaucoup de mal à repérer les bouées malgré tout j’avance. Au bout de 45mins ma montre m’indique 1,5km. C’est la panique j’accélère. Je trouve un copain nageur. Je m’accroche à lui jusqu’à la fin. Je sors de l’eau au bout de 1h30. Je suis surpris et ne réalise pas encore que j’ai réussi. Mais il faut enchaîner sur T1. J’essaye de manger un peu mais j’ai pas faim. Je m’équipe et j’enchaîne sur le vélo.J’ai environ 20min d’avance sur mes calculs. Ça me laisse plus de temps pour finir le vélo. L’ascension du semnoz (1200m de D+ sur 30km) commence. La montée a été dure tout le long. Plus dure qu’à la reconnaissance. J’utilise déjà un joker mental de Marco du club : « c’est dur maintenant mais t’inquiète pas ça ira mieux plus tard ». En même temps je n’avais jamais fait la montée après 1h30 de natation. La suite est difficile mais j’avais calculé que si je gardais une moyenne de 19km/h, je pouvais largement sécuriser la barrière horaire et finir les 187 bornes qui menaient à T2. Il a fait très chaud mais j’ai suivi les conseils des gens du club (Marco, Arnaud, Thierry, Alex ou Axel…) et mon ami Remi de Grenoble qui m’accompagne depuis le début au vélo. J’ai beaucoup bu et mangé et c’est passé. Je finis avec 45 mins d’avance sur mon plan en sortant de T2. Et la commence le marathon. Je suis serein sur le fait de le finir mais je ne m’attendais pas à ce que ça me paraisse aussi long. J’ai souffert un peu mentalement mais j’avais un rythme vraiment tranquille pour viser le finisher. Mon objectif était de finir la course sans me blesser et j’ai pu le réaliser en 17h47. J’étais pas très bien au niveau de la digestion. Je ne pouvais plus rien manger mais je sentais que j’avais encore du jus. Je ne me connaissais pas suffisamment sur ce type de course donc j’ai passé pas mal de temps à m’économiser et éviter la blessure. J’ai beaucoup appris sur moi et mes capacités mentales. J’ai aussi appris qu’une bonne préparation et un entourage bien aidant permet de finir une course comme celle-là. Une chose importante : les gens projettent souvent leur propres peurs sur toi donc il faut trier les conseils et rester focus sur l’objectif. Je sors actuellement de 2 grosses semaines de repos et je vais reprendre les entraînements tout doucement, préparer un ou 2 format S ou M pour septembre / octobre et finir la saison ainsi. Pour l’année prochaine, je vise une deuxième participation à l’Alpsman en top finisher cette fois-ci. J’ai beaucoup d’axes d’amélioration donc je vais me préparer pour cela.
Merci à Jean Castets mon ami et coach improvisé d’aisance aquatique, Arnaud Drouin de Maçon mon coach pour les plans d’entraînement, Gilles qui m’a appris à nager, le club de Toulon Triathlon qui m’accueilli et conseillé, Rémi mon ami qui m’a conseil, Omrane, Farouk, Eugénie, ma sœur et toute l’équipe d’Appsolute qui m’ont encouragé, Momo de Bandol qui m’a révisé mon vélo à la dernière minute.