IronMan de Zurich pour Alain G, un 14ème IM au goût d’un n°13
Retrouvez le compte rendu plein d’aléas d’Alain lors de l’Ironman de Zurich du 29 juillet.
Bravo à lui d’avoir été une nouvelle fois finisher pour son 14è IM haut en rebondissements !
IronMan de Zurich – Record personnel battu ! ….
Non, non, avant tout compliment, lisez-bien ce petit reportage jusqu’à la fin ….
Zurich – Une ville dont il faut apprendre les codes
Arrivé le jeudi après-midi, pour prendre possession de notre appart-hôtel, en pleins centre, quelques surprises nous attendaient :
- Tout est fait pour qu’il n’y ait pas de voiture, avec des prix de parking exorbitant (7,5euros les 2h au parcmètre et 60 euros la journée en parking couvert). En fin de soirée, on trouve heureusement la solution avec des places de parking « bleu » pour lesquels il faut acheter un ticket dans les hôtels pour 15 euros. Ces places bleues sont rares, donc une fois la voiture posée on ne la touchera plus du week-end.
- Une fois récupérée la clé de notre « appart-hôtel » Swiss-star dans un distributeur à clé (super la convivialité ….), on découvre qu’on n’a pas tiré le bon numéro : 1er étage au-dessus d’une pizzeria et dans une cour intérieure. Et c’est parti, pour une première nuit d’insomnie à 30°C dans l’appart. A tel point que le lendemain, on a pris 2 nuits à l’hôtel pour le vendredi soir et le samedi soir. C’est donc cela la notion d’appart hôtel, il faut un appart pour le vélo et se faire la bouffe et une chambre d’hôtel pour dormir !
- En parlant de « bouffe », premiers pas difficiles en Suisse … Deux escalopes de poulet pour 14 euros dans le « Market » voisin et un seul plat en fonte dans l’appart, si bien qu’il était impossible de faire des pâtes « al dente » malgré toute la bonne volonté d’Aline. C’est au final, l’hôtel qui nous sauvera la mise en nous prêtant une « vraie » casserole
Heureusement, les jours d’après on a pu voir et apprécier les bons côtés de Zurich :
- Une ville où il fait bon vivre et où les vélos et piétons ont toute leur place ; comment ne pas évoquer la « tunnel-strasse » un tunnel d’environ 1 km réservé au vélo / piéton ;
- Un réseau de tram exceptionnel ouvert de 5 heures à minuit, avec des trams très fréquents ;
- Bref de l’aurore au plus profond de la nuit, il fait bon se déplacer à pied, vélo, tram sans peur et sans stress ;
- Un patrimoine architectural superbe ;
- Un immense lac (appelé là-bas « The see ») où il fait bon flâné et sans doute nagé (avec une combinaison de préférence ….).
Ainsi, si cette destination vous attente (et c’est une destination charmante), 2 conseils :
- Ne réserver pas votre appart via « SwissAppart »
- Venez sans voiture et profitez du centre-ville, sinon excentrer vous du centre (5 à 6 km) et loger au voisinage de la ligne 7 qui dessert directement la zone du triathlon.
Vue du centre historique – Rue parcourue lors du Marathon (dans le sens de la descente)
Vue du centre historique se présentant à notre regard lors du Marathon
Une organisation au top
De toutes les courses auxquelles j’ai participé (14 Iron, plus de 60 Half), c’est une des meilleures organisations (sinon la meilleure) :
- Un lac aux eaux claires quoi que un peu froide ….
- Un parcours vélo magnifique et pour tous les goûts (30 premiers km « flat » pour envoyer du « steack » puis 60 km plus vallonné avec 700 m de dénivelé +), le tout à faire 2 fois ;
- Un parcours à pied plat et varié entre bord de lac et cœur historique des plus charmants. Il faut juste une saharienne car l’ombre reste rare ….
- Des camions « douche » à l’arrivée
- Des spas à l’arrivée, sans doute agréable si on finit alors que le soleil est encore présent
- Des « bike doctor » sur la course avec du matériel pour vous dépanner, cela peut servir ….
- Des ravitaillements « nombreux » et richement composés à vélo comme à pied, y compris pour ceux qui finissent tard
- Des bénévoles adorables qui vous aident à passer le temps en cas d’arrêt involontaire au bord de la route …
- Des repas « avant course / après course » de qualité. C’est la première fois !
- Des navettes « bus » gratuites pour les spectateurs pour aller voir le « Hot Spot » en vélo, une montée de 2 km relativement « raide » avec ambiance « Alpe d’Huez » et « cloches Suisse » avec un nom évocateur « Heart Break Hill » ;
Bon certes Lionel L. m’avait fait rêvé et je pensais revivre les émotions et les larmes de la montée du Sollarberg à Roth …. Le cadre s’y prête mais ce n’est pas la même ampleur de foule, on est plus dans l’ambiance 1ère traversée d’Embrun au bout de 40 km de l’EmbrunMan, ce qui n’est déjà pas mal !!!
Vue de « Heart Break Hill » et du Lac
Un parcours pour tous les goûts : Du « flat » et de la bosse
Un « Guigal Man » moins au top
C’était mon 14ème IronMan (et pas le 13ème comme pourrait le laisser croire la suite de ce récit). Tout s’est joué à un dixième de gradation sur un thermomètre (24,6°C et non 24,5°C) et combinaison interdite.
J’ai accueilli cette nouvelle avec sérénité, une nouvelle expérience à vivre. Cette sérénité n’a pas duré longtemps, environ 20 minutes, le temps que mon corps « trop affûté » ne décide qu’il en a marre de l’eau froide (sans doute 23°C au centre du lac) et tente de me forcer à arrêter-là mon périple en me tétanisant complètement mes 2 jambes (comme 2 crampes « sourdes »).
En un instant, j’ai retrouvé les sensations en piscine quand Jean-Michel nous fait nager en élastique seul, la fameuse nage « hippocampe ». Pas de panique, un bateau de sécurité n’est pas loin, « j’hippocampe » jusqu’à lui. Je m’accroche, je masse et je repars jusqu’au bateau suivant (tous les 150 m).
On était si bien dans ce lac, que ce n’est qu’au bout de 2 h (au lieu de 1h06 à Nice ….) que 4 bénévoles me sortent de l’eau. Avec les jambes tétanisés et les tremblements de froid, c’est avec une démarche de « canard parkinsonien » que je rejoins mon vélo et finis par partir (record de transition battu avec 10 minutes, le 1er de la journée …).
Il me faut bien quinze kilomètre de vélo pour me réchauffer malgré une température extérieure de 30°C, mais finalement le fait de pédaler me fait du bien, même si 2 « contractures sourdes » sur chacun de mes 2 quadriceps seront mes compagnes pour cette longue journée.
Les 80 km suivant sont relativement grisant car c’est environ 400 à 500 personnes que je dépasse avec une moyenne de 32 km/h. Bon ce n’est pas la perf de l’année, mais vu l’état de mes quadris, cela me satisfait et la pompe à dopamine/adrénaline fonctionne et le plaisir est au rendez-vous. De force, je suis obligé de revenir à l’essentiel, l’IronMan reste une aventure humaine, une aventure entre soi-même et soi-même pour tirer le meilleur profit de l’état du moment ; l’aspect compétition par rapport aux autres n’intervient qu’en suite. Pourquoi reprocher aux pros de mettre la flèche de suite dès qu’ils ne sont plus dans l’allure pour en faire de même.
Tout aurait pu être un long fleuve tranquille jusqu’à la fin des 180 km, mais une tête de câble de dérailleur en a décidé autrement en décidant de casser brutalement au 95 km. Après 5 km, tout à droite rappelant étrangement les exercices de force que nous faisait faire Fifi, j’arrive à un ravitaillement pour qu’il prévienne les Bike Doctor. C’est un des plus de l’organisation Zurichoise, mais apparemment je ne devais pas être le seul à en avoir besoin … Après 45 minutes d’attente assis sur un muret et à l’ombre, il arrive enfin. Bon encore 5 minutes et je repars … Et bien non, ils ont encore galéré 45 minutes en s’y reprenant à 3 reprises la tête de câble ayant décidé de faire quelques petits dégâts à ma poignée.
Du coup, pendant 1h30, j’étais aux premières loges pour revoir passer les 400 à 500 personnes que j’avais doublées. Durant cette heure et demi, les bénévoles ont été adorables, ont essayé de me remonter le moral, ont prévenu Aline de mon arrêt puis de mon « re-départ », le tout dans un mixe d’anglais / allemand / français / gestuelle.
L’avantage de repartir dernier c’est qu’une des bénévoles (qui avait fini son « poste », forcément j’étais le dernier) m’a suivi pendant une vingtaine de km et envoyées des photos et nouvelles à Aline (a priori, les « bike doctor » n’étaient pas « full » confiant sur la réparation, mais elle a tenu) et un motard m’accompagnait (la moto balai ….).
Moment mémorable avec les « Bike Doctor »
Après être resté 1H30 assis, les jambes étaient chargées et les 15 premiers kilomètres suivant ont été un peu long tant que les cuisses s’oxygènent et que je finisse par rattraper quelques concurrents « à l’agonie » et du coup ne plus être suivi par la moto balaie.
La fin du parcours vélo s’est finie sereinement en essayant de puiser de l’énergie positive à chaque concurrent doublé ….
J’aborde la transition course à pied avec une certaine appréhension en ne sachant pas trop si mes quadris contracturés allaient me permettent de courir sereinement … ou si j’allais faire de la concurrence à Diniz (la vitesse en moins !).
Finalement les 2 contractures sourdes à mes quadris, ne font pas empêcher de courir et ma foulée rasante s’est relativement bien accommodée de ce petit handicap. J’ai ainsi pu prendre plaisir du début à la fin sur le Marathon en courant « non stop » et même si le temps n’est pas terrible (4h25, soit une bonne demi-heure de plus que prévu), je suis satisfait d’avoir tiré au mieux profit de mon état du jour malgré une pompe à « dopamine/adrénaline » fonctionnant au minimum.
Ce qu’il y a de magique dans un IronMan, c’est que contrairement aux autres courses et malgré cette course à embûches loin des espérances qui m’ont animée lors des semaines d’entrainements, j’étais heureux comme pas deux de parcourir la dernière ligne droite d’arrivée en « symbiose » avec le public.
Sans doute le fait de m’être mis au rythme Suisse et d’avoir battu mon record de lenteur (14H30, soit presque une heure de plus que mon premier EmbrunMan) !!!!